Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
  Contemporaine - Le blog -

Un espace pour "croquer" (avec un zeste de poésie, si possible) ce que le quotidien donne à vivre ou à observer de l'individu comme de la société. Série de témoignages basés sur le bon sens, la dérision et l'humour. Rire pour philosopher ou philosopher pour rire, coups de cœur ou coups de gueule, qu'importe, CONTEMPORAINE avant tout !

La communication: prodigieux arsenal humain

Publié le 25 Août 2012 par contemporaine in profession com

Dans les guerres du siècle nouveau, il y a encore des armes évidemment, et des vraies. Il y a des armes de plus en plus sophistiquées, donc de plus en plus coûteuses. Et si elles ne sont utilisées qu’en dernier recours, n’allez surtout pas me dire que c’est par humanisme, c’est bien parce qu’elles sont coûteuses. Pour ne pas gaspiller tous ces beaux joyaux des armées, toutes ces « richesses » élaborées patiemment par des ingénieurs émérites dans les  départements R&D les plus prestigieux, on n’en fait usage qu’après une série d’étapes d’apprêt.


Les apprêts eux-mêmes n’ont pas beaucoup changé non plus. Parmi eux,  il y a  le moral des troupes et celui de l’ennemi.  Depuis toujours, une bonne stratégie de guerre consiste à d’abord réduire à néant le moral de l’ennemi. Celui des troupes sera dopé en conséquence.  Tout  cela n’a pas radicalement changé. C’est la forme qui  a changé,  l’efficacité de la stratégie est restée la même. Ce qui n’a pas changé, non plus, c’est que les guerres se livrent toujours avec comme trame de fond nécessaire : une bonne dose de  propagande.  La propagande, ou, en d’autres termes la distillation en continu d’info-intox- secrets de polichinelle véhiculés consciemment  comme tels, mais  bénéficiant inconsciemment du même égard et  de la même importance que ceux accordés habituellement aux véritables secrets.

Sur ce plan, aussi, de grands progrès ont été faits et les moyens sont de plus en plus sophistiqués. Mais, contrairement aux nouvelles armes, la propagande est de moins en moins coûteuse. Ses formes et ses supports sont de plus en plus  variés. Et, plus ils se diversifient et se perfectionnent et moins ils coutent cher.

 

Avez-vous remarqué, d’ailleurs, comme on parle beaucoup et de plus en plus de « communication ».  Pourtant, la communication est  essentiellement un comportement inné et un besoin basique chez l’humain. Tout est communication depuis toujours.  C’est la prolifération et la sophistication  des outils, des moyens, des supports  qui ont été créés pour la simplifier et/ou pour la façonner qui font qu’aujourd’hui on en parle comme d’une discipline « nouvelle » à part entière.

Et dans le cas qui nous intéresse ici,  à savoir la propagande comme étape primordiale de stratégie de guerre,  c’est par  « communication » que l’on désigne finalement les moyens et supports mis en œuvre pour la déployer. Bref, dans ce cas de figure, « la communication » est à la propagande ce que la pub est à la réclame : une version « évoluée », liftée du  même objectif de persuasion. Et les supports et médias pour l’atteindre sont nombreux.

Le support le plus à la pointe, parce que le plus pernicieux, ce sont les réseaux sociaux. Dans ces réseaux chaque individu (communicant inné)  est transformé en moyen d’information (ou de désinformation) , en relai de « scoops » propagandistes. Or, pour lui, « communiquer » via un réseau social virtuel  est une façon, le plus souvent ludique,  de flatter son égo, de se mettre en avant, de  s’exprimer et d’échanger.  Une forme d’accomplissement et de liberté, en somme.

Soit. C’est parfait ! Que demande le peuple  (à part une bonne connexion) ?!

 

Et bien, non, ce n’est pas aussi positif que cela. Il y a un revers à cette médaille. Il s’agit d’une socialisation de surface qui pousse à l’addiction, à l’endormissement et même à l’isolement.

En effet, les partages d’infos (et d’intox) diverses sur les réseaux sociaux, les commentaires bien ressentis, les statuts bien pensant (et délirants aussi), les traits d’esprit, et même les efforts de sensibilisation et les appels à mobilisation sont insidieusement dangereux.  Ils ne font que substituer les signes d’une combativité  à sa réalité (souvent quasi absente). Ils endorment les consciences  en les réconfortant et de fait inhibent l’action… L’objectif de la propagande « guerrière » est finalement atteint, et cela sous couvert de "communication" accrue!

 

 

Commenter cet article