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  Contemporaine - Le blog -

Un espace pour "croquer" (avec un zeste de poésie, si possible) ce que le quotidien donne à vivre ou à observer de l'individu comme de la société. Série de témoignages basés sur le bon sens, la dérision et l'humour. Rire pour philosopher ou philosopher pour rire, coups de cœur ou coups de gueule, qu'importe, CONTEMPORAINE avant tout !

Délectables et indéniables petits arrière-goûts, coucou !

Publié le 5 Octobre 2014 par contemporaine in en rire pour philosopher et philosopher pour rire

En situation de crise, il y a un équilibre à trouver entre deux niveaux d’exigence individuelle: celui de la pudeur, il faut le descendre un peu pour respecter le salvateur « plan d’évacuation » (pour se dire, se raconter un peu) et celui de la dignité qu’il faut à tout prix maintenir à son niveau le plus haut, quitte à tricher un peu sur l’étendue réelle des « issues de secours » (ne pas tout dire, ne pas tout raconter).

 

A cet équilibre, chacun trouvera sa propre recette. Certains ingrédients cruciaux se raréfieront peut-être ou seront disponibles mais sous un autre jour. Ils se présenteront de façon plus claire avec les petits arrière-goûts qu’on leur connaissait sommairement ou qu’on leur devinait mais sans vraiment y prêter attention, en temps normal hors crise. L’acuité soudaine que nous avons dans les situations exceptionnelles met en évidence tous ces arrière-goûts, mais ça n’est ni désagréable, ni déstabilisant, juste un peu surprenant.

C’est ainsi que l’on voit mieux se dresser les petits pics d’inimitié qui sont forcément inclus dans l’amitié. Des pics venus tout droit des égos surdimensionnés ou d'une multitude disparate de petits intérêts. 

On évalue mieux le potentiel de désamour qui est une partie intégrante de l’amour. Un désamour formé par les travers de l’amour, l’habitude, les gentilles petites chaînes et l’illusion des acquis.

C’est ainsi, aussi, que l’on s’amuse davantage des petites touches rigolotes de la curiosité bien intentionnée. Ces petites touches qui se profilent souvent derrière la sollicitude insistante. Une curiosité qui nourrit une sorte d’assurance et de réassurance du quant-à-soi (inconsciemment : « c’est à toi que ça arrive, pas à moi »).

 

Entre nous, tout cela est bien joyeux, il faut le dire. Car si les sentiments correspondaient à leur idéal canonique, à l’image d’Épinal que l’on en a, ils ne seraient que d’horribles aplats fades, sans tendres camaïeux, ils seraient insipides, sans goût (sans arrière-goûts, il n’y a pas de goûts) , ils seraient presque transparents sans couleurs saisissables et saisissantes.

Il faut que les sentiments soient une large mosaïque très nuancée, même si elle ne couvre qu’un seul thème, sans cela la vie serait terne, sans relief et sans surprise même en temps de crise.

 

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