À PROPOS DE CONFIANCE - Contemporaine

(À propos de confiance, ou comment passer D'UNE SOCIÉTÉ DE DÉFIANCE À UNE SOCIÉTÉ DE CONFIANCE.)

La confiance ne se donne pas. Elle se construit.

Le premier matériau de cette "construction" est la fiabilité.

Fiabilité, donc reconnaissance d'un certain nombre de compétences à la fois "techniques" ou opérationnelles et "morales" ou naturelles dont la bienveillance. Le must de cette construction c'est l'enveloppe affective, telle que amour, amitié, patriotisme, etc.

La confiance n'est jamais neutre ou absolue. Une fois construite (et cela peut prendre un temps incommensurable), il s'agit de l'entretenir. Comment ? En comprenant d'abord que faire confiance à quelqu'un ou à quelque chose c'est attendre d'elle ou de lui de s'en montrer digne. S'en montrer digne c'est être au rendez-vous des attentes de celui qui fait confiance (attentes dans l'attitude, le comportement, la complicité, la protection, etc.), ne pas décevoir et ne pas trahir même par inadvertance.

Et ce n'est pas fini. La confiance est fortement tributaire du principe de réciprocité. Comment puis je faire confiance à quelque chose ou à quelqu'un si elle-même ou lui-même ne me fait pas confiance ?

On entend beaucoup parler, ces derniers temps, de "confiance" en l'Etat, de "confiance" dans les institutions, de perte de confiance de la part des citoyens, etc. À bien y regarder, il manque à cette confiance le matériau primordial : LA FIABILITÉ.

L'enveloppe affective qu'est le patriotisme est en train de flotter dans le vent sans pouvoir se poser sur la confiance, parce que celle ci s'est transformée en défiance depuis que la fiabilité s'est effritée.

Commençons donc par mettre de la fiabilité dans toutes les instances gouvernementales, dans tous les services publics et dans tous les points de contact entre le citoyen et l'état (ponctualité, stabilité, réactivité n'étant que le minimum requis pour la fiabilité) et nous verrons petit à petit notre société passer de la défiance à la confiance.