PENSER POUR ÊTRE

« Je pense donc je suis » n’est pas une évidence.

Longtemps après la célèbre affirmation de Descartes, le lien de causalité entre penser et être reste encore à démontrer.

A bien y regarder, l’homme est en substance une somme de violence vitale et de révolte vivifiante contre la létalité de tous les néants menaçant le monde. Contre ces menaces, l’homme se bat pour acquérir les moyens de durer, durer mieux et durer longtemps.

Or, depuis que le monde est monde et même davantage à notre ère, on constate facilement que, paradoxalement, c’est « acquérir », c’est l’Avoir qui  provoque le néant.

Car l’Avoir corrompt presque tout et l’Avoir est devenu au fur et à mesure le critère de presque tout.

Pour triompher des jugements aliénants de la corruption générale d'une société vulgairement matérialiste, il s’agit d’abord pour chaque être de s’affirmer soi-même selon son propre esprit et de s’investir soi-même dans l'Être qu’il est.

Oui, il s’agit d’abord de rêver et de réaliser la construction de soi selon son propre esprit, s’investir spirituellement dans l'Être pour que l'Avoir ne soit plus contre soi, qu’il ne soit ni bourreau ni consomption.

Penser pour Être.

Penser c’est se RE-penser.

Se repenser continuellement pour se construire le plus justement possible dans l’Humanité et cesser enfin d’être le patient des cécités conscientielles attisées par le conditionnement social.