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  Contemporaine - Le blog -

Un espace pour "croquer" (avec un zeste de poésie, si possible) ce que le quotidien donne à vivre ou à observer de l'individu comme de la société. Série de témoignages basés sur le bon sens, la dérision et l'humour. Rire pour philosopher ou philosopher pour rire, coups de cœur ou coups de gueule, qu'importe, CONTEMPORAINE avant tout !

Vous êtes médecin? Prouvez-le!

Publié le 24 Avril 2006 par Outa in coup de gueule

Avouons-le, nous avons presque tous une grande facilité à livrer ce que nous avons de mieux, d'unique, de plus cher, d'irremplaçable, à savoir notre corps ou nos proches, à tout ce qui s'appelle ou se fait appeler  "docteur". Quelle inconscience!

Franchement, en dehors d'une simple carte de visite ou d'une pancarte sur une porte, qu'avons-nous comme certitude que le médecin auquel nous nous remettons (corps et, très souvent, hélas, âme aussi) est un médecin ou, au mieux, une personne digne de cette confiance aveugle, donnée sans réserve, aucune, dans des moments de faiblesse ou de détresse?

Dans bon nombre de métiers, des plus simples au plus sophistiqués, pourtant souvent sans grand risque pour l'humanité en général ou pour l'intégrité physique et mentale d'un individu en particulier, on vous demande, avant de vous confier un travail, vos diplômes, vos références, vos antécédents à tous les niveaux, vos accomplissements, votre situation familiale, votre état de santé, votre état d’esprit,  on vérifie votre moralité, votre équilibre, votre stabilité financière et familiale, votre logique, votre bon sens, votre honnêteté,  etc., etc., etc.. Avez-vous jamais demandé à un médecin, avant de vous livrer à lui, de vous montrer ses diplômes? Si oui (ce qui serait un fait rarissime) lui avez-vous demandé comment il a eu ce diplôme ? Est-ce que c’était un bon étudiant ou un étudiant très moyen, ou encore un tricheur qui aurait tout juste obtenu les notes ou scores nécessaires pour décrocher son diplôme, mais qui ne portait aucun intérêt à ses études? Lui avez-vous demandé s'il ne souffre pas lui même d'une quelconque pathologie, ne serait-ce qu'une petite névrose ou anxiété passagère ou une mégalomanie grandissante au fur et à mesure de sa carrière ?

 

 

De plus, et vous l’avez certainement remarqué, plus la médecine est techniquement bien assistée, bien outillée, moins le médecin est attentif au verbe de son patient (un peu trop patient, celui là !). Les médecins n'écoutent plus. Ils sont dans leur « savoir ». Ils ont un schéma en tête de toute la tuyauterie anatomique de cette superbe mécanique qu'est le corps et ils se bornent à dépanner  et quelques fois, rarement, ils réussissent même à réparer, souvent partiellement, pour que la machine continue de fonctionner même si ce n'est pas au mieux de son régime. Ce sont des techniciens! Pas des médecins ! Sourds, ils n'écoutent pas. Parfois même, muets, ils ne parlent pas. Par contre, ils écrivent.  Alors là, pour écrire, ils écrivent. Mal, mais ils écrivent. Ils écrivent des noms appris par cœur dans de drôles de dictionnaires. Ils les écrivent sans conviction, presqu’en les jetant du bout de leur stylo. Enfin, c’est vrai quoi, si, vous, vous deviez « prescrire » à quelqu’un une quelconque recette pour qu’il se sente mieux, vous auriez un minimum d’enthousiasme pour lui dire que ça lui fera le plus grand bien ou même que ça l’aidera un peu. Les médecins eux, non. L’enthousiasme leur est interdit.  Ils vous prescrivent des médicaments si mécaniquement que ça vous glace d’inquiétude. Pire, aveugles, ils n’observent même pas. Ah l’observation, l’observation n’est plus ce qu’elle était. L’observation,  pourtant, première qualité requise dans les métiers où l’on se doit d’être attentif, leur fait parfois défaut. J’ai vu un médecin se poser des questions sur une cicatrice qu’il venait de découvrir sur le flanc d’un patient qu’il avait en charge pourtant depuis de nombreux mois et qu’il avait fait hospitalisé depuis plus de 10 jours. Pressés, ils vous oppressent : Quel malade peut dire qu’il va voir son médecin parce que rien que d’y penser il se sent déjà nettement mieux. Au contraire, rien de plus stressant pour le commun des mortels qu’un cabinet médical. Rien de moins agréable que les lieux de soins, sensés insuffler la guérison.

A quand les stickers sur les blouses, sur les cartes de visite, sur les pancartes des cabinets de médecins débutants et sur leur front s’il le faut, des stickers comme ceux  où l’on annonce qu’on roule à 80 parce que nous sommes de jeunes conducteurs stagiaires ? A quand un permis à points pour un « permis » de pratiquer la médecine ? A quand une identification des compétences par des critères plus tangibles que la simple renommée ?

Dites Docteurs, votre profession, jadis déifiée par les patients eux-mêmes, au tout début de la médecine, n’est-elle pas entrain de vous monter à la tête au point que vous êtes entrain de vous déifier vous-mêmes ? Faiseurs de miracles et acteurs de vie et de mort, ça grise un peu, non ? Alors soyez au moins à la hauteur de ça et dites vous qu’en choisissant la médecine, vous avez choisi de mieux connaître la souffrance donc de la côtoyer, de l’écouter et de l’observer et non pas de l’occulter en vous imposant en êtres supérieurs à ceux qui sont amoindris par la maladie. Ils ne vous sont pas inférieurs pour autant, vous savez. Alors arrêtez de les infantiliser et de les prendre de haut. Redescendez parmi eux et ça ira mieux, Docteurs !

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A
eh oui, c'est les toc...teurs
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