Les réveils tranquilles ne s'inventent pas.
Ils sont la récompense de l'âge,
Le couronnement d'un parcours,
D'un cheminement, long ou non, fait pas à pas.
Loin de tous les adages sages,
On n'a pas l'âge de ses artères.
On a la force de ses désirs,
Celle de ses rêves et de ses amours.
On a le patin de ses illusions passagères
On a la conscience de ses expériences,
Pas celle des sciences.
Loin de tous les adages sages
On ne vit pas qu'une fois.
On vit autant de fois que l'on agit
On vit autant de fois qu'on a foi,
Qu'on a à nouveau foi en la vie.
L'âge en ans, quelle importance?
Pourvu qu'on ait l'âge suffisant.
Celui suffisant pour avancer paisiblement
Celui suffisant pour faire de la peur
Un levier, un puissant moteur,
Celui suffisant pour n'avoir rien à prouver
Celui suffisant pour n'avoir rien à cacher
Celui suffisant pour avoir sa propre sagesse
Celui suffisant pour rire le plus souvent
En son âme et connaissance,
Celui suffisant pour enfin rendre visite à ses échecs
Et leur offrir de subtils bouquets de tant de réussites,
Parfois si importantes parce que si petites.
Oui, qu'importe l'âge en ans
Pourvu qu'on ait l'âge suffisant
Pour reconnaître au moindre détour
Les innombrables visages de l'amour :
Celui qui se présente comme un refuge.
Celui éphémère et renouvelé
Qui, tel un soleil à son coucher,
Disparaît et revient inlassablement en paix.
Celui qui, tel un soleil à son lever,
Réchauffe, éclaire, promet, projette et reflète
Des rêves, des désirs, des envies, des fêtes en tête,
Traverse les nuages comme autant de doutes,
Mélange différemment les couleurs pour qu'on y goûte.
Oui, les réveils tranquilles ne s'inventent pas.
Naturellement , ils s'invitent.